Conférence sur l'IA : Pour être au rendez vous du nouveau monde AI-Driven
Hier soir – jeudi 13 mars – nous (Nicolas et Laura) nous sommes rendus à la conférence-débat sur l’IA organisée par le Club ESSEC Alumni Provence à The Camp intitulée « Pour être au rendez-vous du nouveau monde AI-Driven ».
On a trouvé ce moment d’échanges passionnant ! Notamment parce qu’on a pu parler d’intelligence artificielle sans plonger immédiatement dans la technique, mais en prenant du recul sur les transformations profondes qu’elle apporte à nos organisations et à notre manière de travailler.

Les grandes transformations impliquées par l’IA
Vincenzo Vinzi, Directeur Général de l’ESSEC Business School a introduit la conférence avec l’idée d’une approche holistique et le fait que l’IA implique une grande responsabilité sociétale. Selon lui, il faut dé-siloter les disciplines, les technologies et les institutions.
La technologie ne peut pas être une finalité en soi, sinon, on risque de la subir. Comme c’est le cas aujourd’hui avec le smartphone qui nous emprisonne. On n’a pas vraiment eu de mode d’emploi pour l’utiliser et on n’a pas su anticiper l’impact qu’il aurait sur nos vies.
Avec l’IA, il faudrait réussir à anticiper plutôt que de subir cette nouvelle technologie. Nous devons faire en sorte de prendre des engagements pour construire un monde qui nous fasse moins peur.
Il.y a 5 écosystèmes principaux à prendre en compte, en ce qui concerne l’IA :
- l’humain (les talents)
- le marché (France & Europe pour nous, alors que les Etats Unis et la Chine sont beaucoup plus avancés)
- les startups (qui représentent l’innovation)
- les scale ups (aujourd’hui, tous les Investissements vont aux Etats Unis)
- les valeurs (humanisme, innovation, responsabilité, ouverture)
La parole a ensuite été donnée à Marie-Pierre Schickel, Directrice Générale d’ESSEC Alumni, qui nous a expliqué à quel point l’IA était présente dans la vie de l’ESSEC et celle des alumni.
Puis Kevin Polizzi, président de Unitel group, et notamment de The Camp, nous a parlé de toutes les nouvelles règlementations sur l’IA mises en place en Europe et de l’impact de cette nouvelle technologie sur la souveraineté Européenne, et notamment dans le contexte international actuel.
L’IA représente également un énorme chantier de méthodologie qui doit impliquer une nouvelle forme de partage (comparable à l’open source) et nous rappelle l’importance de se réunir pour échanger et collaborer.
l’IA, c’est 70 % d’humain et 30% de techno.
La suite de la conférence a été animée par 3 intervenants :
- Florian Clarte Sénior Consultant chez Onepoint
- Julien MALAURENT (PhD 12), Professeur Associé & DGA ESSEC, co-fondateur du Métalab
- Luca Rotoni Consultant chez Sapientae et Président Honoraire du Club ESSEC Alumni Digital & Technology

L’IA generative est une révolution parce qu’elle utilise le langage naturel et qu’il n’y a pas besoin d’avoir des compétences particulières pour l’utiliser. L’IA est donc accessible à tous et va complètement changer notre manière d’accéder au savoir et d’interagir avec les institutions.
Comprendre ces technologies est un devoir sociétal. Nous devons démystifier l’IA, la comprendre. Par exemple, comprendre que l’IA ne génère pas de données. C’est simplement un modèle de construction de langage basé sur des statistiques d’optimisation.
Ce qui veut dire qui si les données à l’entrée sont mauvaises ou fausses, à la sortie l’IA génère des informations erronées. C’est la loi du « garbage in – garbage out »
D’ou l’importance de l’humain !

Les 3 piliers pour une transformation IA (générative) réussie sont les suivants :
- Les algorithmes 10%
- La tech et la data 20%
- Le capital humain et processus 70%
Les entreprises doivent redéfinir leur positionnement et jusqu’à leur modèle économique. Il faudra travailler sur de nombreux aspects tels que les investissements, le modèle opérationnel, la gouvernance et la sécurité, le TCO (total cost of ownership) – L’IA est toujours difficile à chiffrer – et le readiness assessment (est ce qu’on est prêts à se lancer ? est ce qu’on a une culture de la donnée en interne) ?
Les limites de l’Intelligence Artificielle et les questions que cela soulève
Aujourd’hui, on traverse une hype IA, mais qui est vouée à s’arrêter, tout simplement parce qu’on ne va pas pouvoir continuer à investir des milliards (on parle ici à l’échelle planétaire). Il va donc y avoir un ralentissement.
D’ici 2023. 90% des données produites sur internet seront des donnes synthétiques. C’est a dire que l’IA sera à 90% alimentée par du contenu qui aura déja été produit par l’IA generative et donc pas par des données réelles. Comment faire pour éviter ce piège ?
Le fort impact environnemental de l’IA :
Un prompt chat GPT équivaut à 10 fois plus qu’une requête google.
5 pages chat GPT ont le même impact carbone qu’un voyage en train Paris – Orléans.
Dans le contexte actuel d’urgence climatique, quelle est notre responsabilité à tous quant à l’utilisation de l’IA ? Quelles considérations prendre en compte lorsqu’il s’agit de l’intégrer au coeur de nos entreprises ?
Sommes nous voués au techno nationalisme ?
Avec la situation internationale actuelle, est ce que les organisations vont continuer à travailler avec Google, zoom, salesforce ?
Si on veut anticiper les enjeux de souveraineté, il faut réfléchir aux problématiques de récupération des données et comment les réintégrer dans un nouveau système… Bref, travailler à des plans de continuité.
En conclusion,
Aujourd’hui, on n’a pas la vision sur la transformation sociétale. Face a cette complexité, on se doit de rentrer dans des logiques d’adaptation et d’agilité.
Les entreprises qui réussiront leur transformation IA sont celles qui sauront allier technologie, gouvernance et capital humain.
Un grand merci aux intervenants et au Gréco (et notamment à Christine-Anne Chevry, Christophe Dubail pour l’organisation).
En attendant, on retourne aux projets IA de nos startups et grands groupes !